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Xalbat Itçaina : “On note une augmentation continue et régulière de nos effectifs”

Chargé de mission à la Direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) et membre du bureau d’Euskal Haziak, Xalbat Itçaina revient sur les spécificités et les évolutions de la filière de l’enseignement catholique bilingue du Pays Basque Nord.

08 Février 2019 | AINHOA AIZPURU

Comment évolue la filière de l’enseignement catholique bilingue du Pays Basque Nord?

Xalbat Itçaina: D’une manière générale, on note une augmentation continue et régulière de nos effectifs. Cette année, nous avons accueilli 50 nouveaux élèves dans la filière bilingue. En général, cela peut monter jusqu’à 100 élèves supplémentaires. 3 485 élèves étudient actuellement chez nous en regroupant le primaire et le secondaire.

Cette année, trois écoles maternelles supplémentaires proposent l’immersion sur l’ensemble des niveaux. Les expérimentations commencées en 1997 sur les niveaux petite et moyenne section ont donc porté leurs fruits. Le bilan est plus que positif et le modèle que nous prônons aujourd’hui est l’immersion sur toute la maternelle, suivie par la parité horaire à partir du CP. Au niveau de la filière bilingue, nous sommes conscients que nous avons une déperdition notamment entre le passage de l’école au collège, puis du collège au lycée. Même si elle tend à se réduire, elle subsiste encore. Or, nous nous rendons compte que pour y pallier, il est nécessaire d’armer davantage les élèves, de leur donner plus de bagage en langue basque. Cela passe par l’immersion en maternelle ou par l’ouverture de plus de matières en langue basque au niveau du primaire et du collège. Ainsi, le collège Ursuya à Hasparren est arrivé cette année à la parité horaire en classe de sixième.

Avec quel niveau de langue basque un élève qui a suivi l’ensemble de sa scolarité dans un de vos établissements arrive-t-il en fin de cursus?

Le parcours est pensé de la maternelle à la terminale. Ce que les chefs d’établissement présentent dès l’entrée en maternelle est que l’objectif visé soit le niveau B2-C1 en lycée. Nous n’avons pas encore une uniformité dans les résultats, mais cela est essentiellement lié au fait que notre offre est encore inégale selon les secteurs.

A ce propos, quelles sont les principales difficultés rencontrées dans le développement de la filière catholique bilingue?

Il y en a deux principales mais elles sont liées. Comme je vous le disais, notre offre est encore inégale sur l’ensemble du territoire. Or, cela est la conséquence directe du manque de ressources et du manque de professeurs compétents en langue basque. De ce fait, nous essayons de travailler sur la formation des enseignants en euskara mais aussi en didactique de la langue. Nous préparons par exemple actuellement une formation en langue basque pour 14 enseignants en concertation avec l’Education nationale et AEK. Nous essayons par ailleurs de mettre en place des partenariats avec l’Université de Pau et de Bordeaux-Montaigne en ce qui concerne les formations en didactique.

De manière générale, quelles sont les motivations des parents d’élèves qui choisissent la filière bilingue pour leur enfant?

Aujourd’hui, la transmission dans le cadre de la famille se fait malheureusement de moins en moins. Une génération a en quelques sorte été privée de la connaissance de la langue basque mais il semble que les parents aient aujourd’hui pris conscience de cette perte. On note le besoin de se réapproprier cette langue qu’ils n’ont eux-mêmes pas eu la chance d’apprendre, ou du moins pas suffisamment. Je pense qu’il y a un retour vers la langue basque et les parents paraissent ne pas vouloir que leurs enfants se retrouvent dans la même situation qu’eux.

En parallèle, les parents d’élèves se rendent compte que l’apprentissage d’une deuxième langue est un atout important pour ensuite apprendre davantage de langues encore. Il a été démontré à de nombreuses reprises que les enfants bilingues apprennent plus facilement une troisième voire une quatrième langue. Le fait que cette deuxième langue ne soit pas une langue hors sol, mais bien ancrée dans un territoire avec une culture et une identité forte, est un atout supplémentaire dans le choix des parents vers des filières bilingues.

Durant les portes ouvertes, les parents peuvent venir se renseigner mais aussi exprimer leurs inquiétudes auprès des enseignants. Quelles sont les plus récurrentes?

Je pense que ce qui revient le plus souvent est la peur de ne pas pouvoir aider ses enfants dans les devoirs. C’est une crainte qui survient à partir du CP ou CE1, et qui se renforce au niveau du collège. Or, les enfants ont besoin d’autonomie mais aussi de confiance. Il est vrai que l’accompagnement des parents est important pour acquérir cette confiance. Mais il y a différentes manières d’accompagner son enfant. Même si on ne maitrise pas la langue basque, on peut très bien demander à son enfant de réciter sa leçon en euskara et par la suite de refaire la même chose en français. Même si les parents sont non bascophones, il est tout à fait possible d’être présent et d’accompagner son enfant. Et c’est très important de ne pas le laisser seul dans les matières en langue basque.

Quelle langue est généralement utilisée par les élèves dans les cours de récréation?

Au Pays Basque Nord, c’est un peu partout pareil. La langue utilisée en-dehors de la classe est le français.

Des actions sont-elles mises en place pour tenter de pallier ce constat?

Oui. Nous essayons en effet d’ inciter les enfants à échanger en langue basque dans la cour de récréation. Cette année, un atelier a même été mis en place sur les jeux de cours en euskara. L’idée est de leur apprendre durant le temps de classe de nombreux jeux, contines en langue basque. Il est important que ces activités ludiques n’existent pas en français afin que les élèves les associent à l’euskara. L’objectif est qu’ils les refassent seuls, en autonomie, durant les temps de récréation. Et bien sûr, l’idée est aussi d’inciter les élèves qui ne font pas partie de la filière bilingue à apprendre les termes de ces jeux-là en langue basque. Je pense que ce sont des initiatives comme celles-là qui pourront nous aider à créer un environnement plus favorable à faire sortir la langue basque des salles de classe.

Le 9 février prochain, 32 établissements de l’enseignement catholique bilingue ouvriront leurs portes. Ces établissements collaborent-ils entre eux durant l’année scolaire?

Nous fonctionnons avec cinq réseaux d’établissements au Pays Basque Nord. Les établissements ont l’habitude de travailler ensemble, que ce soit au niveau des enseignants, des parents ou encore des élèves. Chaque réseau a ses particularités, et la possibilité de travailler comme il le souhaite. Certains organisent des sorties, d’autres des journées communes, des projets comme une semaine de théâtre. Certains établissements ont aussi des accords de partenariats avec des établissements du Pays Basque Sud. Cela nous permet d’organiser, au niveau du second degré, des échanges avec des élèves de Nafarroa, du Gipuzkoa ou même de Bizkaia.

En cette rentrée 2018-19, un “laboratoire d’initiatives” devait être mis en place pour développer entre autres une réflexion sur la question du bilinguisme. Pouvez-vous nous en rappeler le concept? A-t-il commencé à fonctionner?

L’idée est d’aller à la rencontre des gens du terrain et d’écouter leurs témoignages. Nous cherchons à savoir comment ils vivent le fait d’être dans un établissement bilingue. Pour l’instant, nous avons commencé à interroger des parents et des élèves, puis nous passerons aux enseignants. L’étude va porter sur les niveaux primaire, collège, et lycée et sur l’ensemble du territoire. L’idée n’est pas d’avoir un échantillon exhaustif des établissements mais bien de nous rendre dans tout le Pays Basque puisque chaque territoire a ses spécificités. Une fois ces témoignages recueillis, nous allons les analyser et chercher à savoir ce qu’on peut en retenir et bien sûr là où des améliorations s’avèreraient nécessaires. Ce “laboratoire d’initiatives” s’étendra sur trois à quatre ans et permettra de constituer un recueil de témoignages qui nous donnera des directions à suivre dans le développement de cette filière bilingue.


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